Une simple question de sémantique ?
Le choix des mots dans le domaine médical n’est pas anodin, surtout lorsqu’il s’agit de maladies aussi redoutées que le cancer. Historiquement, le terme « cancérologie » était couramment utilisé pour désigner ce champ de la médecine spécialisé dans l’étude et le traitement du cancer. Cependant, au fil du temps, une préférence pour le mot « oncologie » a émergé.
La principale raison de cette transition réside dans les connotations associées à chaque terme. Le mot « cancer », présent explicitement dans « cancérologie », évoque directement la maladie elle-même et tout le cortège d’émotions négatives qui y sont liées : peur, souffrance et mortalité. À l’inverse, « oncologie » est un terme plus technique et moins immédiatement évocateur des aspects dramatiques de la maladie.
Cette distinction linguistique est significative car elle influence la perception du patient. Face à un diagnostic difficile, rencontrer un oncologue peut sembler moins intimidant qu’un rendez-vous avec un cancérologue. En effet, par son étymologie même qui détache visuellement et auditivement du mot « cancer », l’oncologie pourrait sous-entendre une approche plus large incluant non seulement le combat contre la maladie mais également les espoirs de guérison grâce aux avancées scientifiques.
Ainsi, en choisissant des termes perçus comme moins chargés émotionnellement, les professionnels de santé cherchent à modérer l’anxiété des patients et à renforcer une attitude positive face aux traitements. Cette sensibilité au poids des mots reflète une compréhension profonde des impacts psychologiques que peuvent avoir les diagnostics graves sur les individus affectés.
Améliorer la qualité de vie des patients
L’interaction entre le patient et sa maladie est cruciale, comprendre son traitement influence positivement son engagement. Un patient bien informé coopère mieux, ce qui facilite la tâche du médecin pour communiquer de manière efficace et rassurante, surtout dans un contexte aussi délicat que l’oncologie.
Il est souvent plus simple d’apaiser une personne en utilisant des termes scientifiques complexes. Cependant, si ces termes restent incompréhensibles pour le patient moyen, cela peut contre-intuitivement augmenter la confiance envers le professionnel de santé, perçu comme compétent et sérieux. Par exemple, préférer l’utilisation du mot « oncologie » à « cancérologie » peut sembler un détail mais joue un rôle dans la perception du soin dès les premières étapes du diagnostic.
Quelle que soit leur origine étymologique, latine ou grecque, les mots utilisés renvoient tous à une réalité sombre : celle de la maladie. Dans ce combat contre la maladie, agir rapidement est essentiel tant pour le dépistage que pour le traitement. Détecter la maladie tôt augmente significativement les chances de guérison complète.
Sommaire